L'urgence d'adopter d'autres outils numériques
1 - Ce que Google sait de nous*
Ça a commencé comme ça pour moi: un jour je suis allé voir l'historique des positions de mon compte Google. 473 déplacements enregistrés. Google connaissait mon adresse et celles de mes ami·e·s, les bars et magasins que je fréquentais, mon lieu de travail, ma fac, mon médecin, ma BU, l'adresse de ma copine, les randos que j'avais faites, mes voyages, des trucs dont je ne me souvenais même plus. Première sueur.
J'ai donc continué à fouiller. Google avait référencé et enregistré mes billets d'avions, mes commandes de pizzas à l'ananas (oups), mes recherches sur internet, sur youtube, ma carte bleue, mes commandes sur Amazon et j'en passe. Deuxième sueur.
J'ai cherché à savoir comme j'avais pu en arriver là. J'ai regardé les différentes autorisations accordées aux applications sur mon téléphone. J'ai lu, pour la première fois, ce qui était écrit pour l'application "appareil photo" :
"Permet à l'application de prendre des photos et de filmer avec l'appareil photo. Cette autorisation lui permet d'utiliser l'appareil photo à tout moment sans votre consentement."
ou encore, pour l'application "agenda" :
"Permet à l'application de lire tous les événements d'agenda stockés sur votre téléphone, y compris ceux de vos amis ou de vos collègues. Cette autorisation peut lui permettre de partager ou d'enregistrer vos données d'agenda, indépendamment de leur caractère confidentiel ou sensible."
Et puis ce chiffre : 4% de la pollution mondiale est due à internet. Le coup de grâce.
Que l’on soit clair : j’étais un fervent utilisateur des réseaux sociaux et des technologies voisines. J’adorais Amazon, Snapchat, Instagram... Mais je commençais aussi à entendre trop de scandales de «fuite de données», de Cambrige Analytica, d’évasions fiscale des GAFAM**, etc. J'avais des valeurs : l'écologie, l'esprit critique, le respect de la vie privée. Clairement, ce n'était plus compatible.
J’ai donc décidé de me désinscrire de Facebook, Google, et tous ces services propriétaires. Je me suis mis en quête de «FOSS» : Free and OpenSource Software (logiciel libre et opensource en français). Traduction : des applications dont tout le monde peut vérifier le code source et en critiquer les failles, qui ne revendent pas les données, qui ne participent pas à la destruction de la planète et qui respectent mon intimité.
2 - "Le paradis de la Stasi"***
Tout ce que vous faites sur internet laisse une trace. Il y a trois gros problèmes à cela:
- La centralisation et la non-anonymisation des données
- Le traitement des données par l’intelligence artificielle
- La revente de « profils » ainsi générés par l'IA selon la loi de l'offre et de la demande (les états, services de renseignements, industriels, politiques...)
Le problème avec l’intelligence artificielle, c’est qu’il devient possible de traquer individuellement 7 milliards de personnes. Pour un oui ou pour un non, les états ou les industriels peuvent décider de surveiller votre activité numérique. Et si Google transmettait à la police vos données de géolocalisation pendant le confinement? Vous avez été en contact avec une personne qui deale? Aïe. Avec un·e activiste politique? Aïe aïe aïe.
3 - Un autre monde existe
Cela n’a pas été une mince affaire au début, je le reconnais. Mais c’est précisément pour cela que j’ai crée ce site : pour vous aider à changer d’outils pas à pas, en douceur, car ce n'est pas sur la CNIL que l'on peut compter.
Il y a une alternative pour tout, qui respecte l’environnement, vos vies privées, votre esprit critique. Je vous livre ici ce que j’ai accumulé en deux ans de recherches. Qu'on le dise haut et fort : je peux me tromper. Si vous n'êtes pas convaincu·e, doutez!
N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou suggestions. (:
Simon.
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** Voir 3, et de 22 à 27
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